La brise soufflait et se promenait dans les couloirs, passant et repassant par les fenêtres, soulevant les rideaux, caressant ses cheveux or. Il était là, assis sur le sol, contre le mur. Entre les mains, un livre. La tête et les yeux baissés, ne laissant voir de face que ses longs cils blonds, il lisait attentivement, ignorant les bruits engendrés par les entraînements plus loin.

- ... -

Les images lui défilaient dans la tête au fur et à mesure de la lecture. Il découvrait les choses, il découvrait l'œuvre, il découvrait les sentiments de l'auteur de l'ouvrage entre ses doigts. Il était tranquille, au calme. Et c'était bien, ainsi. C'était un sentiment agréable que d'être emporté dans un monde qu'il découvrait en tournant spontanément les pages.
Puis, quelque chose vint troubler la paix dans ses esprits. Le vent souffla plus fort, d'un seul coup. Et le garçon posa sa main sur la tête, cherchant frénétiquement, comme si on venait de l'effleurer.

- ...Tiens ? Il n'y...avait pas quelque chose, là, à l'instant...? J'aurais juré que-... -

Armin scruta les environs, incertain. Enfin, son regard se stoppa juste à côté de lui, à quelques centimètres, au sol : un livre. Un ouvrage à la couverture de cuir qui lui procura une forte émotion de nostalgie. A la vue du vieil ouvrage brunâtre, ses yeux s'écarquillèrent. Il saisit l'objet avec empressement et doutes à la fois, avant d'ouvrir la première de couverture, distinguant de vieilles pages jaunies par le temps. Il tourna alors la première page avec soin, puis la seconde, et la troisième... Enfin, il passa sa main sur l'une des pages de l'antiquité.

« Que-...fait-il...ici ? »

Les larmes du jeune soldat en coulèrent presque. Alors, il ravala sa salive, se repliant sur lui-même, serrant fort le précieux objet dans ses bras.