Erwin

Messages : 20 Points : 51 Date d'inscription : 24/09/2013

Le bureau d'erwin était vide. Le commandant était seul, une pile de rapports à ses côtés. Dans la cours, il pouvait entendre quelques soldats s’entraîner. Ils se tenaient en rang, exécutant divers exercices. Cependant, et cela, Erwin le savait très bien, leur nombre avait sévèrement diminué depuis la dernière mission. Beaucoup avait dû sacrifier leur vie pour la victoire de l'humanité. Beaucoup trop. La plupart d'entre eux étaient de jeunes soldats qui partaient pour la première fois hors des murs. Une jeunesse gâchée, brûlée par les deux bouts. Comme toujours, les plus vieux restaient et les jeunes s'en allaient. L'expérience comptait bien plus que la fougue.
Le commandant ne comptait même plus le nombre de lettres de décès il avait dû écrire ce dernier mois, le nombre de mères, de femmes et d'enfants qu'il avait vu pleurer. Il y en avait trop.

Le soleil commençait à décliner à l'horizon. Il serait bientôt temps de dormir. Parviendrait-il seulement à fermer les yeux ce soir ?
Mais alors qu'il n'attendait personne, on frappa à la porte. Pourtant, aucun pas n'avait fait grincer le plancher de bois et aucune voix n'avait demandé la permission d'entrée. C'était comme si ce bruit venait de nul part, soudain et imprévu. Le bruit recommença, puis, sans plus attendre, la poignée tourna, doucement. La porte s'entre-ouvrit, ne laissant voir que des ténèbres.

« Tu es sûr qu'on peux rentrer ? Il a l'air occupé... »

De petites voix chuchotaient de l'autre côté de la porte. Bien qu'il fut incapable de les reconnaître, elles lui étaient familières.
Finalement, la porte tourna sur ses gonds et s'ouvrit complètement, laissant voir une petite troupe de soldat, pour certains le sourire aux lèvres, d'autres les larmes aux yeux. Il s'avancèrent dans la lumière, s'arrêtant non loin du bureau de bois massif. C'est alors qu'il les reconnus. Dans ce petit groupe se trouvait quelques soldats tombés au combat ainsi que des amis de jeunesse disparus. Marie, Solace, Hans, Marc, Matthew. Ils étaient tous là. Comment cela se pouvait-il.

« Commandant... »

Une petite voix tremblante se fit entendre. Une jeune fille se fraya un chemin dans la foule, sa cape verte se froissant à chaque contact. Ses yeux étaient remplis de larme, cependant elle semblait heureuse de le revoir.

« O-on voulait juste vous dire...Merci pour tout. »

..IL ETAIT UNE FOIS..
..IL Y A BIEN LONGTEMPS..

I'm only Human -
On sait très peu de chose sur le commandant Smith, si ce n'est qu'en tant que commandant de la section d’exploration, il et capable du meilleur comme du pire. Il n'a pas peur de se salir les mains pour le bien de l'humanité et n'hésitera pas à sacrifier ses hommes s'il le faut. Il n'est pas cruel pour autant, simplement déterminé et prêt à tout pour gagner.

C'est aussi un très bon combattant, même l'un des meilleurs. Il sait prendre les bonnes décisions et garder son calme dans les situations les plus périlleuses. C'est un grand tacticien et un homme réfléchi. Par conséquent, il ne prend jamais son travail à la légère et échafaude chacun de ses plan de façon minutieuse.

- Ich bin nur ein zerbrochener Mann -

Les lueurs fauves des flambeaux incandescents oscillent, chatoyant cette pièce dépourvue de gaieté.
Alors que l’astre ardent décline sa majesté à l’arrière des monts, dans ce silence olympien s’installe les ténèbres. Des ténèbres engendrant la solitude, une solitude dont il avait bien trop coutume.

C’est au sein même de celle-ci que les iris azurs du Major, rutilantes d’une lueur limpide de gravité, consultent du regard les derniers rapports reçu dans le courant de la matinée.

« On déplore deux cents morts pour plus d’une cinquantaine de bâtiment démantelé à l’intérieur du district de Stohess. Les dégâts et les pertes sont bien trop lourds pour une simple opération de capture. En plus de cela, le Culte nous tient rigueur des fissures provoqué à l’intérieur du mur. Si ça continue ainsi, il se pourrait que la Section d’Exploration se voie refuser le droit de continuer leurs expéditions extra-muros et de maintenir la garde rapprochée d’Eren Jäger plus longtemps…»

Une brise fraîche frôle par mégarde sa nuque crispée sous l’appréhension.

« Que faire… »

Trois coups retentissent alors, suscitant soudainement son intérêt.
Il était presque minuit, le couvre-feu ayant eu lieu à vingt-deux heures… Qui cela pouvait-il bien être ?

▬ Tu es sûr qu'on peut rentrer ? Il a l'air occupé…

A ses mots susurrer et à peine audible, plusieurs silhouettes s’immiscèrent à travers le seuil. Et c’est dans un élan de stupeur qu’Erwin se redresse du fauteuil de velours… sur lequel il demeurait esseulé à chaque fin de crépuscule, dans cette pièce depuis longtemps dépourvue de gaieté…

▬ Commandant... O-on voulait juste vous dire... Merci pour tout.

Effaré, cette gaieté éteinte se trouve devant lui. Ses preux soldats, ses amis d’autrefois qui incitaient de l’enjouement dans cette salle creuse. Tous ces individus, décédés sous son commandement, mutilés et dévorés sous ses préceptes… Le gratifiaient avec l’esquisse d’un sourire paisible. Pourquoi ? Quelle est la raison de ces reconnaissances, alors qu’il les avait sciemment immolés comme du vulgaire gibier afin de préserver les réussites d’expéditions menées à l’échec ? Ils étaient tous mort en vain, et il le déplorait amèrement.

▬ Pourquoi me remerciez-vous… ?

Confus, désemparé, interdit… Non, c’était tout bonnement impossible. Ce n’était qu’un songe, ce n’était guère réel… cela ne pouvait être réel.

On ne pouvait lui absoudre aussi aisément de tels péchés.

Erwin Smith
Scouting Legion

Soldiers
Scouting Legion

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Le petit groupe sembla soudainement confus. Pourquoi ils le remerciaient ? Cela leur semblait évident. Un autre homme s'avança, posa sa main sur l'épaule de la jeune fille qui avait pris la parole.

« Parce que vous tenez bon. »

Il se tenait droit, fier et regardait le commandant droit dans les yeux. Son regard était plein de respect pour cet homme illustre qu'était Erwin. Même dans la mort, ils restaient fidèle à leur supérieur.

« Vous nous avez permis d'aider l'humanité. Vous nous avez guidé. Même après notre départ, vous n'avez pas baissé les armes. Et puis... »

Il se gratta la nuque et sourit légèrement, hésitant.

« Et puis... C'est grâce à vous que l'humanité se relèvera un jour. C'est grâce à vous que nos familles peuvent encore espérer, aujourd'hui. »

Les autres acquiescèrent tandis que les larmes de la demoiselle redoublèrent, emportée par l'émotion.
Le soldat se redressa rapidement avant de frapper son poing contre sa poitrine. Comme une vague, tous les autres exécutèrent le même geste.